Kamerun
ASOA

Kiao Tcheou
Kiao Tcheou est un territoire chinois, situé au Nord-Ouest de la Chine actuelle, dans Ia péninsule du Shandong, au large de la Corée, sur la mer Jaune. La ville principale de la baie porte aujourd'hui le nom de Qingdao, bien connue des amateurs de bière, avec l'orthographe Tsingtao. Cette brasserie est l'œuvre des Allemands, qui ont autrefois installé un comptoir colonial à Kiao Tcheou.
Au milieu du XIXe siècle, les grandes puissances européennes sont pleinement lancées dans Ia course aux territoires coloniaux. Et si la France ou la Grande-Bretagne sont déjà installées de façon marquée à l'extérieur de leurs frontières, l'Allemagne est quant à elle un peu à la traîne : la stratégie de Bismark, la Realpolitik, fait place à la Weltpoliti, sous l'impulsion de l'empereur Cuillaume II, qui ouvre la voie à la colonisation.



Les positions de la Prusse se développent en Afrique, mais aussi en Asie. Les Allemands explorent la péninsule du Shandong dès 1860 et signent l'année suivante, un traité de commerce dans la zone.
ll faut toutefois attendre qu'Alfred Von Tirpitz soit nommé à la tête de l'escadre d'Extrême-Orient pour que la baie du Shandong devienne une vraie escale pour les navires prussiens, dont la flotte s'accroît selon la volonté de Cuillaume ll, désireux de rivaliser avec la flotte anglaise notamment.
La présence allemande sur le Shandong s'accroit donc à la fin du XlXe siècle. Mais les autochtones résistent à la culture qu'on veut leur imposer : le 1e novembre 1897, deux missionnaires allemands sont assassinés sur place, ce qui déclenche aussitôt une réaction prussienne. Deux semaines plus tard, des troupes débarquent sur la zone. Surpris, les Chinois ne sont pas en mesure d'opposer résistance. C'est en position de faiblesse qu'ils acceptent alors de concéder la baie aux Allemands, dans le cadre d'un bail emphytéotique. L'escadre d'Extrême-Orient s'installe durablement dans le port de Kiao Tcheou, construit par les Allemands eux-mêmes, dès le 6 mars 1898 et, le 27 avril, le territoire tombe officiellement sous protectorat allemand.





Très rapidement, les Prussiens organisent le territoire à leur manière. lls exploitent les mines de charbon et organisent la construction de deux lignes de chemin de fer. Par ailleurs, dès 1898, un bureau de poste ouvre ses portes à Kiao Tcheou. Pendant deux ans, le bureau utilise des timbres allemands sans surcharge distinctive, ou bien encore les timbres des bureaux allemands en Chine.





En 1901 apparaissent les premiers timbres spécifiques à Kiao Tcheou. Il s'agit d'une série de treize valeurs, représentant le yacht Hohenzollern, en petit format et en grand format pour les valeurs en mark. En 1905 et 1911, les mêmes motifs sont repris pour imprimer vingt autres timbres en tout, libellés cette fois-ci en dollar.
Les liaisons par GE/ge-bt00eau et par chemin de fer entre Kiao Tcheou et l'Allernagne se développent beaucoup au début du XXe siècle, les investissements financiers sont dantesques, mais ils ne rapportent que peu d'argent à la Prusse, le commerce ne suivant pas le rythme des investissements.
l'histoire du comptoir allemand à Kiao Tcheou prend fin lorsqu'éclate la première guerre mondiale. Les forces prussiennes en place sont forcées de capituler, après plus de deux mois de siège, contre les Britanniques et, surtout, contre l'armée impériale du Japon. l'occupation japonaise dure jusqu'en 1922, avant que le territoire ne réintègre la Chine. Durant l'occupation, du 7 novembre 19l4 au 10 décembre 1922, Kiao Tcheou utilise des timbres japonais.


Kamerun
La première installation allemande dans la région remonte à la fondation d'un système postal de Douala en 1868, par la compagnie maritime Woermann Hamburger. Le protectorat allemand sur cette zone est institué lors du partage de l'Afrique par l'explorateur et impérialiste allemand Gustav Nachtigal. Ce protectorat est agrandi en 1911 avec l'ajout du Neukamerun, dans le cadre du règlement du Coup d'Agadir, résolu par le traité de Fès. La superficie du territoire passe alors de 495 000 km2 à 790 000 km2.
Des maisons de commerce allemandes s'installent à partir de 1862 au Gabon, parmi lesquelles celle d'Hans Woermann, dont l'agent Emil Schulz sert comme consul dans l'estuaire du Cameroun. Woermann ouvre une première factorerie à Douala en 1868. Puis la compagnie hambourgeoise Jantzen & Thormälen s'installe sur la côte en 1875. Woermann fonde une ligne de vapeurs commerciaux qui dessert les différents ports de la côte à Hambourg, puis les Britanniques viennent concurrencer les compagnies allemandes en installant des maisons de commerce. Par la suite, le docteur Gustav Nachtigal, jusqu'alors consul impérial à Tunis, est nommé par Bismarck commissaire impérial pour la côte occidentale africaine, le 19 mars 1884. Il a pour mission de défendre les intérêts commerciaux allemands, face aux autres puissances coloniales, en particulier la France et la Grande-Bretagne, et d'établir des protectorats. La partie côtière entre le delta du Niger et le Gabon, ainsi que l'île de Fernando Poo (appartenant à l'Espagne) dans le golfe du Biafra, font partie de sa zone de mission. Nachtigal hisse le drapeau allemand à Lomé et à Bagida, les 5 et 6 juillet 1884, et ensuite fait son entrée à Douala le 10 juillet 1884 à bord de la SMS Möwe, alors que la canonnière britannique Goshawk est à proximité. Un traité de protectorat est négocié avec les chefs de tribus Ndumb'a Lobe (King Bell en anglais), chef des Doualas, et Ngand'a Kwa, le 11 et 12 juillet suivants. Le drapeau allemand est hissé le 14 juillet sur le nouveau protectorat.

Cinq jours plus tard, le consul britannique Hewett, arrive sur les lieux à bord de la canonnière Flirt (il sera surnommé par la presse anglaise le «too-late consul »), voulant proclamer un protectorat britannique; il ne peut que prononcer une protestation officielle contre la proclamation allemande. Les différents clans Doualas vont dès lors rivaliser entre eux, poussés par les Britanniques, si bien qu'en décembre 1884 le Konteradmiral Knorr donne l'ordre aux corvettes SMS Bismarck et SMS Olga d'y débarquer une centaine d'hommes d'équipage, pour le retour à l'ordre.




Les frontières du nouveau protectorat sont fixées un an plus tard en marge de la conférence de Berlin, c'est l'acte du Congo. Des traités sont signés ensuite pour rectification de frontières avec la Grande-Bretagne et la France). Le territoire est agrandi en 1911 après l'apport du Nouveau-Cameroun, tandis que la partie occidentale du «Bec de Canard »est attribué à l'Afrique-Équatoriale française.
Le courrier du Kamerun d'avant 1887 s'identifie par les marques apposées à bord des navires et les timbres, fournis soir à bord soit à l'arrivée à Hambourg. On utilisa des timbres allemands à partir de 1er février 1887. Six bureaux de poste ouvrirent avant 1897 : Kamerun (Douala), Vitoria (1888), Bibundi (1891), Gross-Batanga (1893), Kribi (1891) et Rio del Rey (1897). Les timbres allemands de la métropôle furent utilisés avec une surcharge «Kamerun », puis parunt les timbres représentant le yacht Hohenzollern, en petit format et en grand format comme dans toutes les colonies allemandes.



Douala fut occupée par les forces alliées le 27 septembre 1914 mais la campagne dura jusqu'en février 1916 par la prise du dernier bureau de poste allemand à Mora. La colonie allemande fut partagée entre la France et la Grande- Bretagne. Des timbres du Cameroun allemand sont surchargés C.E.F. (Cameroons Expeditionary Force (1915))

ASOA
La première Présence allemande dans la partie occidentale de l'afrique du sud se situe vraisemblablement vers le milieu du XIXe siècle avec un groupe de missionnaires prenant contact avec les indigènes de la région. Mais la véritable conquête date de 1883 lorsque un commerçant de Brême, Adolf Läderitz, signe les premiers traités avec les tribus de la baie d'Angra Pequena ainsi que l'ont baptisée les premiers explorateurs portugais.

Malgré les revendications britanniques sur le territoire qui sépare la colonie du Cap de l'Angola, Bismarck fait hisser le drapeau allemand à Angra Pequena, la future ville de Läderitzbucht, le 7 août 1884. Des accords sont pris avec les chefs des tribus à l'intérieur du territoire, en 1886 avec les Portugais pour délimiter les frontières avec l'Angola et en 1890 avec les Britanniques qui conservent l'enclave portuaire de Walvis Bay.
L'Afrique du Sud-Ouest allemande devient membre de l'U.P.U. le 1er juillet 1888 ; sa première agence postale, située à Otyimbingue, est ouverte le 7 juillet. La révolte des indigènes Hereros va obliger ce bureau à devenir «itinérant »jusqu'en mars 1892, il s'installera à Windhoek avant de revenir dans sa localité d'origine. Ce n'est qu'à partir de mai 1895 que de nouveaux bureaux vont pouvoir être ouverts dans la colonie.



Les premiers timbres utilisés sont, comme pour les autres colonies allemandes, des timbres de métropole. Ces derniers servent jusqu'à leur remplacement par des timbres surchargés «Deutsch - Sädwest Afrika », à partir de mai 1897.
En 1900, ces surchargés provisoires sont remplacés par une série définitive illustrée du yacht impérial Hohenzollern. Cette série de treize valeurs sera utilisée jusqu'au 9 juillet 1915, date de l'occupation totale de la colonie allemande par les troupes britanniques et sud-africaines.






Voir l'article de Timbres Magazine n° 119 de janvier 2011
«L'aventure philatélique des colonies allemandes de l'orée du XXe siècle. »