Outre-Djouba
Afrique orientale Italienne
Lipsi

Leros a d'abord été lié à la philatélie turque, puis à celle de l'Italie. à ce titre, comme toutes les îles du Dodécanèse, Lipso a commu à la fois l'émission générale réservée aux îles de la mer Egée mais aussi des tmbres spécifiquement surchargés pour l'île.
Lipso, que l'on trouve aussi sous l'orthographe Lipsi, est une île qui fait partie du Dodécanèse. Toutefois, Lipso n'appartient pas aux douze îles principales qui donnent leur nom à l'archipel. ll s'agit d'une petite île rattachée à l'archipel, de même que non moins de cent cinquante autres petites îles et îlots, dont certains ne sont pas habités. Lipso est d'ailleurs entourée de vingt-cinq îlots sur lesquels il n'y a pas âme qui vive. L'île est reliée par bateau, via des liaisons régulières, aux grandes îles de l'archipel, notamment Kos, Rhodes ou Samos, ce qui lui permet un ravitaillement sans heurts.
L'archipel du Dodécanèse se situe au sud-est de la mer égée, au large des côtes Sud de la Turquie. Lipso quant à elle est précisément située à un peu plus de trente kilomètres à l'ouest des côtes turques, à hauteur de la ville de Didim.
La mer égée a attiré les convoitises dès l'Antiquité. Le royaume de Crète et la civilisation minoenne ont dominé la zone avant qu'elle ne tombe dans le giron d'Alexandre le Grand. Les Romains lui succèdent en -30 par les conquêtes d'Octave qui, trois ans avant de devenir empereur, fait main basse sur l'égypte et sur les îles du Dodécanèse. Au XlVe siècle, Byzantins et ordres catholiques se disputent les îles, puis les Ottomans, entre 1505 et 1508, s'installent dans la zone. Leur domination s'accroît et les chevaliers croisés cèdent l'ensemble des îles du Dodécanèse à Soliman, sultan ottoman de l'époque.
Par conséquent, les premiers timbres utilisés sur Lipso sont turcs, bien que les flux de courrier sur cette petite île soient très faibles. L'usage prend fin en l9l2 par la guerre qui éclate entre l'Italie et la Turquie. Les Italiens ont pour projet de conquérir la Libye afin d'accroître leur empire colonial, à la traîne notamment face aux empires français et britannique. Pour y parvenir, l'Italie lance des opérations militaires dès 1911 pour bouter les Turcs hors des îles de la mer égée. La guerre s'achève par la signature du traité de Lausanne en octobre 1912, l'Italie prend officiellement le contrôle de toutes les îles dont Lipso.







L'Italie possède donc le Dodécanèse sous le statut de colonie. à ce titre, les timbres turcs sont abandonnés au profit de timbres envoyés par l'Italie pour toute la zone, avec la surcharge ou la mention « Egeo » puis « lsole italiane dell'Egeo », pour « îles italiennes de la mer Egée ». Parallèlement à cette émission générale, plusieurs îles sont dotées d'émissions spécifiques.





C'est le cas de Lipso. Vingt-six timbres issus des stocks italiens sont surchargés « Lipso ». En 1932, ces émissions locales disparaissent au profit de l'émission générale. Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Axe occupe le Dodécanèse mais les Britanniques reprennent la main.



Après 1945, Lipso connaît les timbres anglais surchargés « M.E.F. » (« Middle East Forces »), réservés à l'occupation britannique des territoires du Moyen-Orient et des îles de la mer &Eeacute;gée durant la guerre. Après la capitulation allemande, Lipso est occupée par la Grèce avant de lui être complètement rattachée en 1947. Depuis, l'île utilise les timbres grecs.

Outre-Djouba

L'Outre-Djouba, autrement nommé Jubaland en anglais ou Outre-Giuba en italien, est une région d'Afrique orientale, située, comme son nom l'indique, au sud du fleuve Djouba. Cette région est limitrophe du Kenya, de l'Éthiopie et de la Somalie italienne.
Le territoire d'Outre-Djouba a été rattaché à plusieurs États avant de connaître une très courte histoire propre. Soumis à Mascate et Oman dès 1836, il passe sous la domination du sultanat de Zanzibar en 1861, avant finalement d'être intégré à l'Afrique orientale britannique, dans les frontières du territoire kenyan.
En juin 1925, la Grande-Bretagne cède l'Outre-Djouba à l'Italie, en reconnaissance de sa participation aux côtés des Alliés lors de la Première Guerre mondiale.
Cette cession a été décidée dix ans plus tôt lors des accords de Londres de 1915, qui prévoit des compensations territoriales en échange de l'effort de guerre. Les Italiens espéraient obtenir toute la Tanzanie, autrefois Afrique orientale allemande, mais doivent finalement se contenter d'Outre-Djouba, qu'ils occupent dès cette année 1925, avant de lui octroyer le statut de colonie l'année suivante. Ce statut sera éphémère puisque, la même année, l'ltalie intègre totalement le territoire d'Outre-Djouba dans la Somalie italienne. Mais cette très courte durée de vie a été suffisante pour y voir apparaître une philatélie propre, assez conséquente.



Jusqu'en 1925, on y utilise les mêmes timbres qu'au Kenya, communs aussi à l'Ouganda depuis 1922. En 1925, durant la période d'occupation italienne, le territoire est doté d'émissions dédiées. ll s'agit de timbres courants d'Italie surchargés « Outre Giuba ». Non moins de vingt-huit timbres-poste reçoivent cette surcharge pour la seule année d'occupation. Et il faut ajouter à cela deux timbres pour les lettres envoyées en exprès, dix timbres-taxe, treize vignettes pour les colis postaux et six timbres pour mandats, soit en tout cinquante-neuf timbres différents, uniquement pour la période d'occupation.







L'année 1926 voit le territoire changer de statut pour devenir une colonie durant quelques mois seulement. Cette courte durée est suffisante pour voir sortir deux séries spécifiquement imprimées pour Outre-Djouba. ll s'agit de timbres de grand format disposés à la verticale. Le premier motif, imprimé sur les sept valeurs de la première série, représente la partie de Ia carte du continent africain où se trouve Outre-Djouba. Le second motif orne les six valeurs de la seconde série. ll s'agit de timbres surtaxés au profit de l'institut colonial italien, et ils arborent une figure allégorique.





Une fois intégré dans la Somalie italienne Outre-Djouba en utilise ses timbres. Après la Seconde Guerre mondiale, le territoire reste en Somalie, dont il devient une province lorsque le pays accède à l'indépendance en 1960.
Le Jubaland se proclame indépendant en 1998, reprend le contrôle avec l'assistance des troupes armées éthiopiennes en 2002 alliées au gouvernement de transition somalien. Depuis octobre 2011, l'armée kenyane est en conflit ouvert dans la région, afin de protéger sa partie nord.

Afrique orientale Italienne
Dans la corne de l'Afrique au milieu des années I930, l'Italie ne possède que l'Érythrée et la Somalie. Soucieux d'agrandir son empire colonial, Mussolini envoie ses troupes franchir la frontière éthiopienne le 3 octobre 1955. La campagne militaire dure plusieurs mois, jusqu'à la prise d'Addis-Abeba le 5 mai 1936. Le roi d'Italie, Victor Emmanuel III, devient alors empereur d'Éthiopie à la place du négus réfugié en Angleterre.

Le 1er juin 1936, Mussolini fait voter une loi créant l'Afrique orientale italienne, un vaste territoire de 1 725 330 km² comprenant l'Érythrée, la Somalie et l'Éthiopie nouvellement conquise, dont la capitale est Addis Abeba.
Sur le plan postal, tous ces territoires ont leurs propres timbres qu'ils utilisent localement, même l'Éthiopie pour laquelle une série est émise dès le mois de mai 1936.
L'existence philatélique de l'Afrique orientale italienne date en fait du 7 février 1938 lorsqu'une très longue série de 20 timbres est émise, à laquelle s'ajoutent l3 timbres pour la poste aérienne dont 2 pour les envois par exprès. Cette émission ne se substitue ni aux timbres déjà utilisés dans les territoires ni aux émissions générales (libellées « Colonie Italiane ») que l'on trouve à l'époque dans tous les territoires.




L'invasion britannique en janvier 1941 met fin à l'existence de l'Afrique orientale italienne. Les différents territoires passent d'abord sous administration britannique. Après la guerre, l'Éthiopie redevient souveraine et administre l'Érythrée ; la Somalie, elle, restera dans le giron britannique avant d'être administrée par les Italiens à partir de 1950.
